Saturday, 18 April 2020

The Process of Becoming by Shannon Cuthbert



Lita in the city
Surrounds herself with sound.
She grows tall as skyscrapers
Ascending always
Towards the unattainable.
Her eyes turn glass
Absorbing all.
The benches and grates and stone faced men.
The colors that pull themselves out from the mind.
The way the street sounds underfoot,
Its knowledge of her body, her careful steps.
Adaze,
She weaves it as one long dream.
Asleep,
The spell unbreakable.

*****

Shannon Cuthbert is a Brooklyn based writer and artist. Recently published in Gingerbread House, Chronogram, and Poetry Super Highway, with work forthcoming in The Writers Cafe Magazine.

Thursday, 16 April 2020

Two Art Pieces by Oormila Vijayakrishnan Prahlad

   
Comfort by Oormila Vijayakrishnan Prahlad
Tea for One by Oormila Vijayakrishnan Prahlad


*****

Oormila Vijayakrishnan Prahlad is a Sydney poet, artist, and improv pianist. She has been painting and exhibiting for the past twenty years, and has published her art and poetry in several literary journals in Canada, Singapore, the US, and Australia. Her paintings can be found in many private collections. Oormila was a finalist in the Waverley Woollahra 9X5 Landscape Prize 2018.

Wednesday, 15 April 2020

A Love that Kills (an alba) by Michael T. Smith

Love Kills, stencil by Dr Case


I have felt now a mantra of love,
which was once like a wine glass too full,
which was brimming up over the edge
with what it does not want to let loose.

I have felt such a love that it kills,
so primeval in what it condemns,
who in comfort’ble trousers does stroll
and has only to let us alone.

But the light’s long, ethereal fist
must soon knock on a window’s shy pane
while the curtains do their best to hold
the young day at its bay from the eye.

And although we may fight it with grit
With a broken down eye and bent lid:
We are risers come before anon,
up awaking and meeting the sun

For it may not have been some way else:
us exsecting the haven of limbs,
us unwinding from warming embrace:
“I have felt, I have fallen, bereft.”

*****

Michael T. Smith is an Assistant Professor of English who teaches both writing and film courses.  He has published over 150 pieces (poetry and prose) in over 80 different journals.  He loves to travel.

Friday, 10 April 2020

(Some of) What a Graphic Novel Can Do by JD DeHart



As someone who frequently reads graphic novels, I am continually impressed with the variety of meaning that creators in this medium convey. In this post, I’ll share about five graphic novels I’ve picked up in the past few weeks, and speak briefly to how they work.

First, I will share about Lisa Brown’s Long Story Short. Brown has recently released a full-length graphic novel, The Phantom Twin, but will soon be publishing Long Story Short. Brown takes classic books and adapts them in three to five panels. It’s witty and engaging work, and Brown’s clever illustrations satirize these works in ways that should be shared. I can’t imagine teaching one of these books without sharing the comic strip as a preview or reinforcement.

I have also had the pleasure of reading both volumes of Strange Fruit by Joel Christian Gill. These books examine history by bringing to the surface “uncelebrated narratives from black history.” The books are highly engaging in the way they work visually, and the content is meaningful and powerful. These books most definitely belong in classroom libraries and tell stories that need to be shared. I am captivated by this idea of telling the story that is sometimes unnoticed.

The books go beyond simple narrative and reach into history, conveying strong stories in compelling and supportive ways, with pictures and texts. Gill then shares a Did You Know? section and bibliographies by the time the end of the books arrives.

In addition to these books, I would further recommend reading A for Anonymous by David Kushner and Koren Shaomi. This book is aimed at a more mature audience, while the books I have shared so far are a little more accessible across a range of ages. Kushner presents the story of the group Anonymous in an eye-catching way, and uses the graphic novel medium to do journalistic work. Can a graphic novel do that? Apparently so.

What stands out most about A for Anonymous is the possibility of the book for stimulating conversation. Kushner, working in true journalistic fashion, presents a narrative with facts, poses questions, and leaves it up to the audience to suss out where they sit with the issues that are shared.
Finally, I will share here about a book that is decidedly less heavy than the ones I have mentioned so far, and yet important. How do readers work up to books like the ones I have shared? A repertoire of lovely and tantalizing books, including graphic novels, can be offered at early ages.

As one example, see the work of Dav Pilkey. As another example, I invite you to consider Wilfrid Lupano, working with Mayana Itoїz and Paul Cauuet, as they present a story that is full of humor and merges the medium of picture book with graphic novel in The Wolf in Underpants Freezes His Buns Off.

The book is colorful and I most appreciated how the author and illustrators combine their efforts to interplay words and pictures in full-page examples, as when a conversation takes place among characters across a shelf that is laden with cheese.

All of these books, in the wide range of how they work, demonstrate a clear variety of the graphic novel medium – and yet only serve at the tip of the iceberg for what can be discovered. Graphic novels and comic books really can do much more than they are sometimes given credit for in the world of reading.

Thursday, 2 April 2020

Le cri de ifpalide

Le cri d'Edvard Munch


Ce qu'il voit, je n'en sais rien.
Je ne sais pas ce qu'il entend non plus.
Est ce qu'il me reconnaît? Sait-il même qu'il y a quelqu'un, là, physiquement, qui lui parle?
Je ne connais pas les effets combinés de la morphine et de sa tumeur au cerveau.
Il a les yeux grands ouverts. La bouche, aussi , trou noir et ovale.
Il pourrait dire :" pourquoi moi? "
Ou encore "Je suis pas arrivé au bout tout de même?" comme il me l'a demandé quelques mois auparavant." Je sais pas , papa, je sais pas " j'avais répondu.
Ou aussi " Qu'est ce qui va se passer maintenant?" Je n'ai pas plus de réponse.
Son visage est gravé dans ma mémoire et invariablement, je pense à Le Cri de  E Munch.
Il faut que je rentre chez moi, loin ; je suis épuisée par ces quelques nuits à répondre à ses gémissements qui ressemblent parfois à des cris de panique. Je vais alors le retourner dans son lit, ne sachant trop que faire ni la cause de ses cris. Un bras sous les genoux , l'autre sous les épaules et le fait basculer doucement . Je le prends dans mes bras, lui dont je n'ai pas le souvenir qu'il m'ait un jour pris dans les siens.
J'ai vraiment le sentiment qu'il me demande quelque chose. Alors je lui dit que je dois partir. Si je lui touche la main ou lui caresse le front, je ne me souviens pas.
Aucun de nous n'est pratiquant ou croyant.
" Peut être tu vas devenir un cèpe, un gros, un cèpe des pins, brun profond, velouté, tu sais, celui qu'on voit de loin et qui ranime la recherche, juste au moment ou on se dit qu'on va rentrer à la maison." De tous les chercheurs de champignons du coin, c'est lui le meilleur . Il connaît les bons endroits et quand il revient, il nous raconte où il a trouvé chacun des plus beaux, à l'arbre près. Le plus drôle c'est que , chercheurs nous mêmes  , maman et moi , on voit à peu près où.
Petits cèpes qu il a confectionnés au tour à bois.
"Ou alors une truite, tu sais, la grosse truite qui te nargue et que tu loupes tout le temps." Grand pêcheur également, dans les rigoles qui parcourent tous les pacages. On se demande comment font les truites pour y vivre. Quand il nous dit qu'il l'a encore ratée, il sourit, probablement heureux de l'avoir encore comme partenaire lors d'une prochaine partie .
Dans mon dos j'entends les sanglots de ma mère. J'en suis surprise. D'abord parce que je ne la savais pas là, ensuite parce qu elle n'a pas craqué en ma présence jusque là, alors qu'elle lui permet si vaillamment de finir sa vie à la maison plutôt que dans une chambre d'hôpital, depuis des mois .
Je réalise aussi à quel point je l'imagine insensible .
Devant moi, il me semble que son visage s'est détendu. Ces mots l'ont ils rassuré ? Ou bien est ce moi même qui le suis? Je crois bien que je suis la première à lui dire qu'il va mourir, peut être renonce t il alors  à se battre.
Je ne sais même plus avec quelle voiture je suis rentrée, aucun souvenir du voyage .
Peut être une demie heure ou une heure après mon arrivée, le téléphone sonne.
Il est mort.
Ils n'ont pas réussi à lui fermer la bouche. Dans son cercueil, on lui a mis son bâton à champignons ( pour l'aider à trouver son chemin ?), dessus, une rose jaune pâle, celles dont il était le plus fier. Un jour quelqu'un a déposé un cèpe sur sa tombe .
Sur laquelle je ne suis jamais retournée. En ce qui me concerne il n'est pas la bas. Il est ici, dans tout ce qu'il a fabriqué (conçu par maman et lui, réalisé par lui) : les escaliers, les rambardes et gardes fous, la table à langer de notre fille; un acacia rose qu'il m'avait donné ainsi qu'un rosier, le même dont il était si fier.
C'était il y a vingt ans.
Il a disparu à peu près en même temps que son monde, celui dans lequel il avait grandi.
De rigoles dans les pâturages il n'y a plus, de truites non plus , autrement que lâchées par la société de pêche. Quant aux endroits où il ramassait ses champignons, ils ont tous été ravagés par des coupes sauvages, celles où une énorme machine fait le travail de cinq hommes tout en laissant de profondes ornières et un entrelacs de branches et de souches infranchissable.

*****

Ce que j'exprimais confusément à l'époque n'a rien à voir avec la réincarnation. Je crois que nous sommes bel et bien finis. Notre infini se trouve entre notre naissance et notre mort, dans ce que je nomme  "les moments d'éternité".
Le cèpe et la grosse truite faisaient référence à cela. Je voulais ramener mon père à ces instants où nous nous sentons très exactement à notre place, aucune usurpation ni compétition, n'étant que yeux, oreilles et peau. Un élément du tableau aussi légitime que tout ce qui y figure, dont la vie n'a ni plus ni moins de valeur que chacun des autres éléments.
Ce moment très précis où le temps n'existe plus. Nous ne sommes tous que la vie, celle de nos cellules, végétales ou animales, celle du sang ou de la sève qui voyage inlassablement dans nos veines.
Que je voie ou non le cèpe ne change rien à son existence, que quelqu'un me voit à cet endroit à cet instant ne change rien au fait que j'y suis. C'est pour moi un voyage dans "l'épaisseur " du temps. Ma place y reste gravée et j'y retourne à volonté.
"Le temps est un fleuve qui m'emporte, mais je suis le temps (...)" (1)
De pouvoir être à la fois consciemment et inconsciemment vivant, une particule de tout ce qui est, a été et sera, me semble ressembler à l'éternité. Car la vie, comme la mort sont immortelles. Je n'y suis qu'une anecdote, maillon noyé dans la chaîne, mais indispensable par le simple fait que j'existe.
Si mon père a pu retrouver ce moment, alors il y est pour l'éternité.
S'il ne l'a pas trouvé ou même cherché, il y est aussi.


(1) J L Borges. Nouvelle réfutation du temps (1947)

Wednesday, 1 April 2020

Viva la Diff... by Gary beck



Psychologists assert
that people are the same
everywhere, differences
trivial compared to
prevalent similarities,
accents, beliefs, attributes,
practitioners of crime
preying on the weak, infirm,
elderly, the helpless,
the poor facing the same struggle
food to eat, a place to live,
a future for their children,
while the rich dwell in comfort
regardless of language,
regardless of country,
united in abundance,
united in luxury,
as everyone else struggles
for a basic existence.

*****

Gary lives in New York City. His poetry, fiction and essays have appeared in hundreds of literary magazines and his published books include 26 poetry collections, 10 novels, 3 short story collections, 1 collection of essays and 1 collection of his one-act plays.