Thursday, 31 July 2014

Pizza hunt de Perrin Langda

quand
femme
avoir
faim  
homme
partir
vers
collines
de béton
armé
chasser
petit cerf
métallique
rougeoyant
homme
rester
caché
derrière
rochers
fleuris
près de
rivière
d’asphalte
homme
parfois
trouver
attente
longue
et traque
trop difficile
mais lancer
multiprise
comme bolas
électriques
quand cerf
cracheur
de brume
dévoreur
de bitume
passer enfin
et quand
homme
rentrer
sous soleil
pourpre
avec
disque de
pain
enduit
de sauce
tomate
femme
heureuse
car aimer
nourriture
italienne


Perrin Langda est né en 1983 et vit à Grenoble. Il a publié de nombreux textes dans des revues de poésie comme Métèque, mgversion2>datutura, Traction-Brabant, Comme en poésie, Cohues… Son blog : http://upoesis.wordpress.com.

Saturday, 26 July 2014

Disparaître de Cathy Garcia

Je la connais par cœur cette sensation, ces lames qui tournent, qui forent, qui me découpent et puis soudain comme dans un cauchemar psychiatrique se transforment en géante gomme qui m’efface. Comme ça d’un coup, ou parfois en frottant un peu, là où ça fait mal.

Je la connais par cœur cette sensation de froid, de puits qui s’ouvre en moi, et je tombe, et je tombe, mais nul pays des merveilles ne m’attend au fond, il n’y a que chute et néant, il faut juste attendre que ça passe. Attendre que ça passe. Vertigineux, ce trou en moi.

Je la connais par cœur cette sensation du « on regarde ailleurs, on ne sait pas quoi dire, on fait comme ci, on t’aime oui », mais pas au point de te voir, pas au point de te prendre là dans nos bras, de plonger nos yeux dans les tiens et te rattraper avant que tu ne t’écrabouilles sur le macadam du désamour.

Je la connais par cœur cette impression d’être la plus vilaine chose que la terre ait portée, de ne mériter rien et surtout pas une attention quelconque.

Je la connais par cœur cette impression de devenir folle de solitude, de douleur dans l’indifférence la plus totale, alors je la bouffe la gomme, je l’attaque avec les griffes, avec les dents, je la bouffe votre gomme de merde, je n’ai pas besoin d’elle pour disparaître.

Disparaître, c’est juste paraître distant hein ? C’est ça, l’art du magicien, hop hop, passe passe, j’étais là, je n’y suis plus, oh le joli lapin, oh la belle colombe et hop ! La boite magique où s’enfoncent les lames. Disparaître, paraître dispersée, en morceaux, en lamelles, en lambeaux.

Indifférence m’a tué. Mais je ressuscite toujours. C’est le jeu du martyr. Tue-moi et tue-moi encore, regarde, parfois je le fais pour toi. Je me tue au ridicule.


Ancienne artiste de rue, artiste plasticienne http://gribouglyphesdecathygarcia.wordpress.com/ et http://imagesducausse.hautetfort.com, poète http://cathygarcia.hautetfort.com/
Une vingtaine de recueils -voir ici : http://cathygarcia.hautetfort.com/biblio-d-un-seul-coup-d-oeil/ et publiée (et traduite) également dans de nombreuses revues en France et à l’étranger. Elle réalise également des livres d'artiste et illustre des revues et des recueils de poésie.

Fondatrice de la revue Nouveaux délits (en 2003) http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/ et de l’association du même nom (en 2009) ainsi que du blog Délit de Poésie : http://delitdepoesie.hautetfort.com/.

Rédactrice de notes de lecture (littérature et poésie adulte et jeunesse) pour divers sites et revues, dont la Cause Littéraire.

Friday, 25 July 2014

Jan Bardeau -- Le Rahamsahadajda,

...ou l'authentique odyssée de Bruno le bonobo & comment jamais il ne parvint à adjoindre à ses élans ceux de sa Pénélope, telles les chimères d'icelle l'embringuaient sans cesse ou soucis en trips & treks sans trac loin des traques du soupirant malconduit, à moins qu'on ne conte une tout autre histoire.

Première partie

Mèèmèère, la chèvre angora, se convia la première à habiter mon lit ; un petit matin tandis que je trébuchais titubais pour rejoindre le havre qui contiendrait ma fatigue mon ivresse ma douceur à échapper au réel. Elle croassa, coassa, sourit coite, et je l'entraperçus d'un revers de regard, avant que de dodo, oui gros, gros dodo, pouce en bouche et doigts de pieds éventés. Mèèmèère est une gentille compagne, pas de ces horribles mégères qui bouffent et avalent vos choux vos salades et tous les draps qui traversent pour leur malheur devant elles, elle s'emploie sans regimber aux tâches ménagères, guerroie littéralement la poussière ou les poils que sa condition lui fait semer, pas pousser, et nous rigolons souvent, pour rien, seulement le plaisir d'ouïr nos dents s'entrechoquer, joyeuse et bonne Mèèmèère. Survint l'arrivée de Foufouine la rouquine, terrible combattante des gouttières aux oreilles mangées de trous de mites, à la fourrure toujours grasse de ses sempiternelles échappées dans les coulisses citadines, où l'urbaniste ne s'immisce, maestro sans gloire des officines climatisées et chasseur patenté de subventions ; Foufouine, lala, ah lala, que de soucis tu m'ulcérais, pourtant ta place chauffait toujours dans cet autrefois désert de mon plumard, je t'aimais bien Foufouine pas jolie. Taupette, enfin, exhiba un bout de museau, une frimousse faite de truffe et de malice, rampant tel un ninja Border Collie, furetant furtive les recoins de la chambre, pour, l'air de rien, sans bordures, franche du collier, balancer sa masse sans scrupules inutiles entre deux épaisseurs de couette ; elle s'ébrouait, se roulait, agitait ses pattes hilares et nous l'adoptâmes immédiatement.

Longues heures de promenades, ensemble, entre matelas et sommier, à construire notre monde, ainsi qu'en bâtissent tous les animaux pour asseoir leur subsistance, Foufouine miaulait complaisamment en chassant la moindre haridelle perchée au faîte de sa baignoire sabot, Taupette à la fête lorsqu'elle dénichait une chaussette dérivant sur les flots de la literie et l'incomparable Mèèmèère qui jouait à saute-moutons avec un troupeau de brebis dont le pâtre murmurait sans doute de vibrantes odes à sa dulcinée sous une pluie battante mais bien intentionnée. Oh, ces instants de bonheur, nous voudrions en déclamer la perfection mais celle-ci glisse entre nos doigts si maladroits ! Rien ne se déroulait qu'une succession de contentements, jusqu'à ce que nous abordions cet endroit, un véritable endroit, fabriqué de murs et de greniers, de portes et de trottoirs, de passants et de cheminées, un endroit en somme, pas incurvé ni branlant, dont l'identité très clairement plastronnait sur un panneau, Le Rahamsahadajda. Nous nous avançâmes afin de nous enquérir des tenants et des ressortissants du lieu.

L’entrée nous circula directement sur un couloir de jaspe orné de jasmin en grappes et parsemé ici ou là ou là ou là de jéroboamiques sculptures martelées dans une brique de paille crue sans doute locale. Des centaines d'hôtes en arpentaient les parquets finement vernis, devisant dans une tenue exemplaire, dignité polie, courtoisie étudiée à peine rehaussée de quelque éclair de méchanceté ou d’une fulgurance de jalousie, on se toisait, se méprisait aussitôt, occultant le modeste sous l’indifférence, courbant la colonne jusqu’au crac, arrondissant le jarret sans arrêt, femmes qui saupoudraient séduction et dédain, hommes piqués au parterre qui cabotinaient avec une mesure toute règlementaire. De sinistres larbins louvoyaient ce au milieu, complotant de ourdissantes intrigues qui se reflétaient en haine dans leurs prunelles butées. Regrettable engeance trop bien apprise à respecter le sifflet, dont la veulerie pourtant n’occultait tant l’attrait pour la rigolade ou la joyeuseté effrontée, seuls là, là et là, les presque puissants aspergeaient tous de venin afin, uniquement, de revendiquer leur puissance, tristes bouffons disgracieux d’exemplarité, caricatures d’assassins pas assez fous ou courageux pour tuer.

Trônait cependant au plein centre sans lucarne un être comme une explosion de prestance, claquant aux ventilateurs qui le rafraîchissaient les rubans foulards turbans et bannières qui déclamaient sa gloire aux alizés de l’univers, une entité de sagesse dont le regard sombrait en sa propre profondeur, une galaxie de mansuétude qui rayonnait ses mouvements pour apaiser la fébrilité de cet homo sapiens éjecté de ses songes d’innocence. Abandonnant mes camarades quadrupèdes, bien disposées à piller les buffets croulant sous ces étranges victuailles inconsistantes qui d’ordinaire parent de leurs pâtés et cakes et autres je-ne-tromperai-personne-en-admettant-ne-que-couiquer-rien-aux-raffinements-bien-modiques-de-ces tablées les cocktails mangeatoires, je galbai timidement mon maintien pour présenter ma coiffe et ma tonsure au sérénissimement brillant étalon des prodiges de la création :
« Monseigneur, Votre Grâce, j'abjure ici à vos pieds pantouflés ma fierté déplacée mon orgueil dépassé et j'accole à mes courbettes quelques larmes d'extase que votre munificence, comme un gros oignon, me décolle de la mirette. Quelque amabilité légère vous inclinerait-elle à susurrer en mon pavillon votre auguste nom ?
— Par pitié, me réjouit-il d'un ton bise-biche, rajustez vos pans de serpillère, rien ne justifie de s'abaisser devant quiconque, encore moins devant le puissant qui profite déjà de tant d'avantages immérités, et d'un plumeau curieux époussetez les tranchants si stériles de la pyramide des civilisations, j'exaspère tant encore depuis si longtemps à écrouler les bêbêtes hiérarchies, les concons organigrammes, les podiums ou les classements, et épuise mes soins sur leur matériau de chimères, et je vous garantis qu'on ne me baptisa pas Salomon ibn Khayyam ben Samsahandra el-Albinoso ben Bernardson van Ulm, mon blase, que l'on décline BenBer pas par praticité, par ravissement. »

Un magot !, un terme guère usité, honorons-la pour cela, voici le reflet qu’elle me projetait la donzelle, emmitouflée dans la protection du groupe, et d’autant plus forte que loin ; nous bullions sévèrement, BenBer et moi, dans les ruelles des faubourgs du Rahamsahadajda, muets sur toutes les bêtises que nous dissimulions en nous, lorsque l’interjection m’avait lacéré, pas plus qu’une cicatrice supplémentaire, et comment expliquer à ceux-là que le conformisme modelait jusque dans l’intime que ma laideur m’enrichissait de la satisfaction de ne jamais intégrer leurs rangs ?, ces trop jojos jouets travaillés patiemment depuis leur précipitation à l’air, au froid et au dur, ces produits manufacturés de l’industrie médicale dont encore celles pétrochimique et textile étayaient les malfaçons de postiches approximatifs ; comment les persuader de ma sincérité si je promettais me délecter d’une solitude gourmande à l’ennui si facilement compensée par la fantaisie ? cette fantaisie désormais interdite en souvenir de l’esprit de sérieux bourgeois, camouflé dorénavant sous une prétentieuse doctrine de la santé mentale, abjection glacée et meurtrière qui sous des dehors bonnasses enferme et détruit celles et ceux qui ne s’affublent du costume de la normalité, cette fantaisie qui crible de ris la monotonie, et que les uniformes sombres de l’inculture punissent d’un vilain froncement de sourcils, effarés, atterrés, le couteau, le leur, ou plus sûrement celui d’un affidé, s’obnubilant de visions de sang ; comment, comment pulvériser les cailloux incrustés sous leurs paupières ?
« Oh !, Foufouine nous a dégotté une belle friche, de l’ombre et du silence pour y éteindre votre altération » se ravit BenBer, et la matière nous accueillit.

Un autre soleil, ailleurs, nous devisions lentement dévissions préjugés grippés tant que pouvions nous échinant à ne pas emplir leurs offices leurs orifices de turpides substituts ou de rachitiques mièvreries, un marché bariolé nous valdingua son agitation à la face & l’apparition m’empoigna, un ange, certainement, chorégraphiait un charme de danse, le corps très présent, cordial & suffoquant, une basse de voix me berçait, rooooh, rooooh lanfando ; je me perdis quelque moment, brûlé par le rayonnement d’une dentition sans défaut, réchauffé par tout le sérieux vestimentaire, puis j’avisai l’objet que la céleste entité brandissait sous mon immodeste tarin, une création nul doute, d’une extraordinaire extravagante laideur, indiciblement & supérieurement à gerber, j’évacuai l’inopportune entremetteuse & son étron, déclenchant une rafale verbale « Bien sûûûûûr ! Vous, les gens vous panez rien, vous vous vautrez, misérables porcs, dans votre abyssale imbécilité, oooooh comme je me repens d’être des gens !, moi, je fais briller le crade & le puant, je vous conchie sciemment, gens, gens !, parce que j’éructe & je pète & mes créations reniflent très fort de dessous leurs bras & mes culottes que je soufflette sur vos joues hâves plombées par la rationalisation outrancière de votre prison se quadrillent de traits vifs & tirés à l’excrément, gens, gens !, vous ne saisissez rien !, comme je vous méprise gens, comme vos semblables salissent la noble idée d’humanité, gens qui tuez, gens qui anéantissez, gens bourreaux, je rêve que les gens victimes se lèvent ensemble & vous étripent réciproquement, gens, gens ! », vite suspendue par l’attrait d’un badaud badin & putatif client.

BenBer, ancien commis voyageur, représentant en valises pour une respectable firme de maroquinerie algérienne, bourlingua par monts, par vaux & par chameaux, ses légères babouches frôlèrent d'innombrables sols aux matières exotiques, et sa paume caressa des étoffes & des peaux, toutes nouvelles & sœurs au toucher ; BenBer, que retins-tu de tes incessantes équipées ?
« Que l'espace ne se mesure pas, qu'il s'impose à nous, que si tu en retires tout, il demeure lui, ta conscience & ton mollet douloureux, que les distances tuent moins que leurs habitants, & que la maison de nos cousins nous recueillent souvent, pour baigner notre fatigue, étancher la soif celer momentanément les cris de la faim, & satisfaire confortablement à nos flux d'intestins, car telle est la loi du chemin, que lorsque rôde le danger s'éreintent les philosophies libérales, celles-là vaillamment qui nous proposèrent d'être individus, mais individus égoïstes & malheureux, car pour l'exilé, même volontaire, rien ne protège, ni traditions, ni codes, ni lois, qu'ils nous restreignent à une identité ou nous pourvoient le pouvoir de l'invention & nous infligent l'isolement, rien ne protège, sinon la fraternité. »
Ainsi retranscrites sonnèrent les paroles de BenBer, tocsin puissant & flûte au gazouillis trop mimi, & je m'inclinai devant l'évocation, lorsqu'une mine basse & un front très proche du plancher annoncèrent un impromptu du gardien de la convenance, une mise en demeure du concierge de la respectabilité, l'effroyable & grotesque Boson de Hicks.
« Dites, vous croyez vraiment que le lecteur s'intéresse à tous vos discours, là, si vous voulez refaire le monde, allez ailleurs, on est sérieux ici, on travaille, enfin on essaie parce que cette fiction-là, ça tient pas du tout debout, on divertira pas les gens avec ça, je vous dis, rien n'a été fait correctement, il aurait fallu définir des objectifs, construire un plan avec un planning précis, tout ça c'est ni fait ni à faire, alors on va essayer maintenant d'être efficaces, je vous invite donc à établir une date de réunion afin que nous puissions évoquer tout ça et mettre au clair les différentes problématiques dans l'organisation de cette fiction. Merci. »
Cocasses, épouvantables, créatures qui hantent cette réalité parallèle, édifiée sur des amoncellements de formulaires contradictoires, de statistiques non nécessaires, & embecquée continûment de jargon cryptique, le tissu fœto-maternel qui nous enveloppe, l'administration.


à suivre...

Jan Bardeau est né en janvier 72 du siècle précédent, ce qui en fait désormais, enfin et à sa grande joie un vieux, il s'abstient donc d'être cool, sympathique ou de débiter avec passion des âneries, à la place il s'évertue à grogner des inepties en roulant des yeux méchamment. Personne ne le prend au sérieux, personne n'en a le temps, et puis les grimaces du marginal pas très original n'amusent plus elles s'usent ; lui non plus ne se prend pas au sérieux, par conformisme essentiellement, souhaitant par dessus tout ne se démarquer pour ne pas se remarquer. Il écrit pour la gloire, comme Ajax combattit sans se ménager la station Mir et comme Saint Marc évangélisa les sceptiques de la rue de JaveL. Étant entendu qu'un professionnel, dans tous les corps de métiers, s'efforce d'optimiser le temps qu'il consacre à son ouvrage, ainsi que la qualité du produit fini, avec le revenu qu'il espère en tirer, la plupart borne son ambition, à défaut de sa prétention, à un minima qui contribue pour une large part à la verroterisation de nos cultures ; c'est pour cela que Jan Bardeau revendique son amateurisme, doublé d'un plouquisme confinant à la beauferie, et triplé du provincialisme ridiculement anachronique et désuet de ceux qui estiment que la littérature peut encore créer du sens, même pauvre, et déverser sur le régime amincissant de la transparence le bon terreau de la complexité. Jan Bardeau aimerait ajouter qu'il adore parler de lui à la troisième personne, tout en kiffant grave par ailleurs se parler à lui-même, ce qui lui offre le très précieux avantage d'être écouté, mais que parfois il s'y perd ; quoi qu'il en soit, et nonobstant les parce que donc, il vous salue, vous bise, et pourquoi pas ?, en profite pour se biser lui-même, ce dont il se remercie chaleureusement, y a pas de quoi. 

Thursday, 17 July 2014

Black and White Blood by Walter Ruhlmann

The remembrance, the reminiscence of this little boy, hands up with his skinny legs and wearing a cap too large for his little weary head, wrapped in a coat that cover most of his frail body, anxious, hopeless, desperate, in Warsaw. I see in him and the whole photograph the blood running from an axis to another.
Black and white – the non-colours of a people I support and shelter in my heart, the syndrome of the headsmanhanger of the most fragile birds of prey.
An executioner
despite the gap between the times
epochs.
The blood has to be cold and unconscious,
it is definitely black and white, both shades are found elsewhere in the far east
as yin and yang mean
duality,
neutrality,
hypocrisy,
killing
in the name of” made part of a black and white collection that yelled the rage against the machine
machine gun ex machina
For sixty bloody years the then victims of barbarians became vultures and carrions, carnal carnivorous
criminals, unexpectedly claiming clutters of land the carelessness of coward cowboys did not prevent from
harm, from drama, tragedies and corruptions. Executions, excruciation, crucifixions and exterminations.

From Carmine Carnival, Lazarus Media, 2013

Saturday, 12 July 2014

Eyebrows by Aditya Shankar

On a night when I cook fish for dinner,
my eyebrow grows fins and slips away
from our hollow midnight into a tear
mistaken for an ocean – alone in bed
and the diner, alone while together in
a movie theatre, an escape is always
on the card for the ignored. I see how
booze works on you, a slow rising
tempest keen to flood my shores, as
you turn your brow into a fishing boat
hungry for its prey, and I the eternal
optimist, swimming in a sandwich:
between days of thankless house-
hold chores.


Aditya Shankar is an Indian English poet living in Bangalore, and his work has been published in Shot Glass Journal, Asiawrites, Munyori, The Pyramid, Poetry Chain, Chandrabhaga, Meadowland Review, CHEST, and Vox Humana among others. His poetry collection Party Poopers is forthcoming.

Sunday, 6 July 2014

The Islets of Langerhans by Max Krockmalnik Grabois

Tim says he’s a leg man. He likes them long, like on the pin-ups Vargas did for Esquire during WWII. Gilbert proclaims he’s a tit man. He doesn’t have to mention it. He spent too much time in our high school shack jacking off to old copies of Playboy. As for me—it’s Della’s pancreas that slays me. It’s the geode blue cells of her Islets of Langerhans, only 2% of pancreatic mass, but there’s millions of them, an endocrinologist’s dream, that make her glow with good digestion.
When we dine at UberSausage, there’s no question she’ll get through three or four, starting with Cajun Pork and Crawfish, followed by a Wisconsin Brat, then a Spicy Southwest Buffalo, with beer brewed as micro-scopically as the cells of those wonderful Islets, the Islets of Langerhans, blue and spacious and as full of music as the Isle of Skye.
Della’s a sixth of a ton of fun and, with no help, can lift the engine out of my ‘55 Chevy pickup. She ain’t fluffy, as she’ll tell you herself. Born of nine mothers, all of them mechanics, she toils in grease and oil. Like Thor, she wields hammer and wrench with divine authority, and punches no time clock, serves no master, works outside of Time, works up an appetite.
So, honeypie, I’ve ordered you another Chili Lemongrass Pork Sausage and a couple pounds of slaw. I love you and will love you forever, and we will walk on the bluffs overlooking the sparkly sea, and yell greetings to the sojourners on the Islets of Langerhans.

Max Krockmalnik Grabois’ poems and fictions have appeared in hundreds of literary magazines in the U.S. and abroad. He is a regular contributor to The Prague Revue, and has been thrice nominated for the Pushcart Prize. His novel, Two-Headed Dog, based on his work as a clinical psychologist in a state hospital, is available for 99 cents from Kindle and Nook, or as a print edition.